Depuis une vingtaine d’années, les avancées apportées à la connaissance de l’architecture romaine des provinces occidentales ont permis de fixer des jalons monumentaux assurés et ont mis en relief l’ornement comme un des vecteurs privilégiés des messages politiques, cultuels et culturels de l’architecture officielle. Pourtant, en Gaule, les difficultés qui tiennent à la rareté des monuments antiques conservés et à l’approche laborieuse des milliers de membra disjecta conservés dans les dépôts de fouilles ont longtemps découragé la recherche. Or, les acquis des travaux conduits en Narbonnaise et ceux plus récents menés en Aquitaine, en Lyonnaise et en Gaule Belgique permettent d’envisager aujourd’hui une recherche à l’échelle des provinces gauloises.
Ce programme s’est donc fixé un triple objectif :
— Elaborer à destination de la communauté scientifique des outils théoriques, analytiques et lexicaux qui permettent d’aborder l’étude des blocs d’architecture qu’ils soient liés ou non à un contexte monumental précis. Parmi ces outils, figureront la mise en ligne d’une base de données constituée d’un vaste échantillonnage des blocs d’architecture publiés et d’un lexique des motifs ornementaux ainsi que de leur composition dans les éléments constitutifs des ordres.
— Faire avancer significativement l’étude de trois grandes collections de blocs d’architecture choisies pour leur importance historique et patrimoniale : celle de Nîmes, celle de Bordeaux et celle de Mandeure.
— Mener une recherche sur les modalités de la représentation à partir d’une réflexion sur «l’archéologie du relevé», et d’une évaluation des techniques modernes (scanner 3D etc…) afin d’aboutir à l’élaboration de préconisations en fonction des objectifs recherchés.
Cette recherche prendra en compte les spécificités de chacun des acteurs de la recherche archéologique : musées, services régionaux de l’archéologie et INRAP.